20060403 : HARDAL
03/04/06
Colombo
Hello mes petits loups,
J’espère que tout mon petit monde se porte bien malgré des évènements peu réjouissant comme le CPE ou encore le premier anniversaire de la mort de jean Paul II (quoi déjà ? non ce n’est pas possible).
Je suis actuellement sur Colombo afin de faire transformer mon visa de touriste en celui de résident et je dois dire que je me serais bien passée de ce voyage (huit heures de route aller et pareil pour le retour) alors que je viens aujourd’hui même de prendre les contrôles de mon poste puisque celle que je suis venue remplacer est partie aujourd’hui… mais laissez moi plutôt vous conter ma semaine encore une fois riche en rebondissements (j’en arrive à souhaiter que cela ne soit pas tous les jours comme ça). Donc lundi dernier, tandis que je prenais le temps de découvrir le programme psychosocial sur Ampara, deux personnes de Tdh Lausanne débarquaient sur Batticaloa pour une semaine de mise au point programme et ressources humaines. Mardi nous avons enchaîné les meetings sur l’avenir du programme psychosocial et en résumé, nous allons soumettre un proposal pour les deux années à venir (donc pour après la fin Janvier 2007) en essayant d’inclure les activités psychosociales du développement et de l’urgence (enfin) mais avec aussi un début de passation des centres vers les communautés en se fixant (pour cette année en cours) pour objectif de les rendre autonomes via du capacity building. Donc à partir de fin Janvier 2007, le programme psychosocial Tdh Sri Lanka quittera la cellule urgence (au siège) pour aller vers celle du développement, et donc aussi, une réduction progressive des expatriés sur le terrain (reste à savoir comment on va organiser tout cela). Et donc, cela va se dessiner plus clairement à la mi-septembre lors de l’écriture du proposal auprès du bailleur.
Et puis mercredi, ce fut Hardal.
Hein ?
Et oui mes amis, j’ai fait et la découverte et l’expérience de cet événement sociopolitique. Je m’explique : dans notre zone d’intervention, il y a encore et toujours des tensions entre l’armée et le LTTE (groupe armé tamoul) et pratiquement tous les jours, nous entendons parler de problématiques sensibles (morts, recrutement de très jeunes, etc.). Mais je vous rassure tout de suite en ce qui me concerne (car je vos déjà mes proches m’imaginant une fois de plus au front), à Batticaloa, les expatriés ne sont pas ciblés et comme le soulignait très justement notre administratrice, si nous ne faisions pas l’effort de nous tenir informer de la situation, via le réseau, on pourrait très bien vivre là bas sans savoir ce qui se passe tant d’apparence, l’eau est calme… sauf les jours d’Hardal.
Donc Hardal est une sorte de grève générale et obligatoire menée par un groupe ou un autre en fonction des évènements. Et si les gens ne respectent pas le Hardal (surtout le staff national), ils sont menacés voire même plus. Donc mercredi, nos mouvements étaient réduits et le staff bien loti dans leurs maisons. Quant à nous les expatriés, nous nous sommes retrouvés dans le bureau développement pour la journée car ne l’oubliez pas, nous avons toujours la visite du siège avec un timing serré… ce fut donc une longue journée de meeting, de discussions et de sauvetage de chaton tombé dans le puit (on s’occupe comme on peut). Et ceci dit en passant, je suis toujours en passation au milieu de tout ça.
Jeudi, avec ma collègue, on s’est enfermée dans la maison pour pouvoir avancer sans quoi, je ne l’aurai pas laissé partir.
Vendredi nous avons célébré son départ avec l’ensemble du staff qui pour l’occasion avait préparé un spectacle de danse, de théâtre pour le plaisir de tous. Et comme cela semble être la tradition ici, j’ai de nouveau été invitée à faire un discours devant tout le monde, genre bonjour à tous, merci pour votre accueil chaleureux et j’espère que nous aurons une belle collaboration ensemble (blablabla), avec mon collier de fleurs fraîches autour du cou, je ne me sens pas des plus crédibles.
Samedi, je suis allée à un barbecue sur la plage et bien qu’ayant soigneusement enduit mon corps d’écran total et bien que je sois restée à l’ombre, je suis toute cramée (vision peu alléchante du homard fraîchement ébouillanté).
Sinon côté vie sociale, l’équipe expatriée en place m’a fait un accueil des plus chaleureux et un de mes collègues est un tout jeune papa (marié à une sri lankaise) et je suis déjà tellement tombée en amour devant son fils que l’on m’appelle french auntie Audrey. Mon chef de mission, un pur italien, me fait penser un peu au parrain par son calme et sa façon très posée de parler. Pour le reste de l’équipe, majoritairement filles, on s’entend bien et on apprécie les papotes le soir autour d’une bière ou un verre de vin.
Bon je vais vous laisser un peu et me reposer pour être d’attaque pour mon voyage de retour de demain sur Batticaloa et surtout pour être en forme ce soir pour une dînette en « ville ».
Je vous embrasse fort
Audrey
Ps : j’ai failli oublier la petite minute Bridget Jones !
Quand on passe la marche arrière sur les voitures, elles se mettent à chanter la lambada (si je vous jure que c’est vrai) et cela met une ambiance des plus funs sur le parking ! Côté conduite, ce sont carrément des malades ici avec sans aucun doute une tendance suicidaire (surtout les chauffeurs de TukTuk). Pour vous donner un ordre d’idée quant à l’anarchie ambiante, il n’y a pas un seul panneau de signalisation ni même un feu rouge sur Batticaloa et le principe même de rouler à gauche (comme il se doit ici) semble être une légende ou un mythe. Je pense que dès que j’aurai obtenu mon permis sri lankais, je ne vais pas m’ennuyer dans les rues de Batticaloa.
Bisous et prenez soin de vous
Colombo
Hello mes petits loups,
J’espère que tout mon petit monde se porte bien malgré des évènements peu réjouissant comme le CPE ou encore le premier anniversaire de la mort de jean Paul II (quoi déjà ? non ce n’est pas possible).
Je suis actuellement sur Colombo afin de faire transformer mon visa de touriste en celui de résident et je dois dire que je me serais bien passée de ce voyage (huit heures de route aller et pareil pour le retour) alors que je viens aujourd’hui même de prendre les contrôles de mon poste puisque celle que je suis venue remplacer est partie aujourd’hui… mais laissez moi plutôt vous conter ma semaine encore une fois riche en rebondissements (j’en arrive à souhaiter que cela ne soit pas tous les jours comme ça). Donc lundi dernier, tandis que je prenais le temps de découvrir le programme psychosocial sur Ampara, deux personnes de Tdh Lausanne débarquaient sur Batticaloa pour une semaine de mise au point programme et ressources humaines. Mardi nous avons enchaîné les meetings sur l’avenir du programme psychosocial et en résumé, nous allons soumettre un proposal pour les deux années à venir (donc pour après la fin Janvier 2007) en essayant d’inclure les activités psychosociales du développement et de l’urgence (enfin) mais avec aussi un début de passation des centres vers les communautés en se fixant (pour cette année en cours) pour objectif de les rendre autonomes via du capacity building. Donc à partir de fin Janvier 2007, le programme psychosocial Tdh Sri Lanka quittera la cellule urgence (au siège) pour aller vers celle du développement, et donc aussi, une réduction progressive des expatriés sur le terrain (reste à savoir comment on va organiser tout cela). Et donc, cela va se dessiner plus clairement à la mi-septembre lors de l’écriture du proposal auprès du bailleur.
Et puis mercredi, ce fut Hardal.
Hein ?
Et oui mes amis, j’ai fait et la découverte et l’expérience de cet événement sociopolitique. Je m’explique : dans notre zone d’intervention, il y a encore et toujours des tensions entre l’armée et le LTTE (groupe armé tamoul) et pratiquement tous les jours, nous entendons parler de problématiques sensibles (morts, recrutement de très jeunes, etc.). Mais je vous rassure tout de suite en ce qui me concerne (car je vos déjà mes proches m’imaginant une fois de plus au front), à Batticaloa, les expatriés ne sont pas ciblés et comme le soulignait très justement notre administratrice, si nous ne faisions pas l’effort de nous tenir informer de la situation, via le réseau, on pourrait très bien vivre là bas sans savoir ce qui se passe tant d’apparence, l’eau est calme… sauf les jours d’Hardal.
Donc Hardal est une sorte de grève générale et obligatoire menée par un groupe ou un autre en fonction des évènements. Et si les gens ne respectent pas le Hardal (surtout le staff national), ils sont menacés voire même plus. Donc mercredi, nos mouvements étaient réduits et le staff bien loti dans leurs maisons. Quant à nous les expatriés, nous nous sommes retrouvés dans le bureau développement pour la journée car ne l’oubliez pas, nous avons toujours la visite du siège avec un timing serré… ce fut donc une longue journée de meeting, de discussions et de sauvetage de chaton tombé dans le puit (on s’occupe comme on peut). Et ceci dit en passant, je suis toujours en passation au milieu de tout ça.
Jeudi, avec ma collègue, on s’est enfermée dans la maison pour pouvoir avancer sans quoi, je ne l’aurai pas laissé partir.
Vendredi nous avons célébré son départ avec l’ensemble du staff qui pour l’occasion avait préparé un spectacle de danse, de théâtre pour le plaisir de tous. Et comme cela semble être la tradition ici, j’ai de nouveau été invitée à faire un discours devant tout le monde, genre bonjour à tous, merci pour votre accueil chaleureux et j’espère que nous aurons une belle collaboration ensemble (blablabla), avec mon collier de fleurs fraîches autour du cou, je ne me sens pas des plus crédibles.
Samedi, je suis allée à un barbecue sur la plage et bien qu’ayant soigneusement enduit mon corps d’écran total et bien que je sois restée à l’ombre, je suis toute cramée (vision peu alléchante du homard fraîchement ébouillanté).
Sinon côté vie sociale, l’équipe expatriée en place m’a fait un accueil des plus chaleureux et un de mes collègues est un tout jeune papa (marié à une sri lankaise) et je suis déjà tellement tombée en amour devant son fils que l’on m’appelle french auntie Audrey. Mon chef de mission, un pur italien, me fait penser un peu au parrain par son calme et sa façon très posée de parler. Pour le reste de l’équipe, majoritairement filles, on s’entend bien et on apprécie les papotes le soir autour d’une bière ou un verre de vin.
Bon je vais vous laisser un peu et me reposer pour être d’attaque pour mon voyage de retour de demain sur Batticaloa et surtout pour être en forme ce soir pour une dînette en « ville ».
Je vous embrasse fort
Audrey
Ps : j’ai failli oublier la petite minute Bridget Jones !
Quand on passe la marche arrière sur les voitures, elles se mettent à chanter la lambada (si je vous jure que c’est vrai) et cela met une ambiance des plus funs sur le parking ! Côté conduite, ce sont carrément des malades ici avec sans aucun doute une tendance suicidaire (surtout les chauffeurs de TukTuk). Pour vous donner un ordre d’idée quant à l’anarchie ambiante, il n’y a pas un seul panneau de signalisation ni même un feu rouge sur Batticaloa et le principe même de rouler à gauche (comme il se doit ici) semble être une légende ou un mythe. Je pense que dès que j’aurai obtenu mon permis sri lankais, je ne vais pas m’ennuyer dans les rues de Batticaloa.
Bisous et prenez soin de vous
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