lundi, août 07, 2006

NE PAS RESTER INDIFFERENT

VIOLENCES

Sri Lanka : une autre ONG endeuillée

Action contre la faim suspend ses activités après la mort de 17 de ses employés.

Architectes de l'urgence a annoncé la mort de trois personnes.

Les corps des quinze membres d'Action contre la Faim, (ici, des membres de l'ONG en mission au Pakistan), ont pu être identifiés grâce aux T-shirts qu'ils portaient, aux couleurs de l'ONG (SIPA)

L'association Architectes de l'urgence a annoncé lundi 7 août qu'un de ses salariés et deux autres ouvriers sri-lankais ont été tués la semaine dernière lors des combats à Muttur dans le nord-est du Sri Lanka.
Cette nouvelle survient le jour où Action contre la faim a décidé de suspendre après la mort de 17 de ses employés.
L'ONG ne disposait pas d'éléments précis lundi en fin de journée sur les circonstances précises de la mort des trois ouvriers, dont un seul était salarié de l'association.
Selon le président d'Architectes de l'urgence, Patrick Coulombel, quatre autres salariés de l'association ont également été blessés, "a priori victimes de bombes à fragmentation (...), des tirs qui émanaient de l'armée sri-lankaise" en représailles contre les Tamouls, a-t-il expliqué. Les trois ouvriers auraient été tués "au même moment", a-t-il ajouté."Je ne pense pas que cela (les tirs, ndlr) s'adressait à nous" a déclaré Patrick Coulombel, estimant que les civils ont été "des victimes collatérales".
Au total, une quarantaine de Sri-Lankais employés par l'association travaillaient à Muttur, pour la reconstruction du pays à la suite au tsunami de décembre 2004.
"Nous avons un programme de construction de 120 maisons, dont 80 ont débuté", selon le président de l'ONG.Lundi soir, l'ONG assurait que cet événement ne remettait pas en cause la mission. Dès la fin des hostilités nous remettrons des gens", a déclaré Patrick Coulombel.

L'association, dont la base logistique est à Amiens (Somme) et le siège social à Paris, a été créée en avril 2001 après les inondations dans la Somme. Elle intervient notamment après les séismes.ACF suspend ses activitésDe son côté, l'ONG Action contre la Faim (ACF) a annoncé la suspension de ses opérations humanitaires après la mort de 17 de ses membres au Sri Lanka. Les corps de quinze Tamouls -onze hommes et quatre femmes- travaillant pour Action contre la faim, découverts vendredi au siège local de leur mission dans le nord-est, ont été récupérés et étaient en cours d'autopsie mardi 8 août.
"Les corps ont été amenés dans trois véhicules tôt ce matin et les autopsies sont en cours", a déclaré un responsable du principal hôpital du port de Trincomalee (nord-est).
Le responsable a indiqué que les corps seraient rendus aux familles pour les funérailles mardi après l'autopsie. "Il y aura sans doute des funérailles communes mais c'est aux proches (des victimes) de décider", a-t-il ajouté.Les circonstances de leur mort n'étaient toujours pas connues mardi mais des témoins ont affirmé avoir vu les corps dimanche et dit qu'ils avaient été abattus par balle.
Responsable ?
Les 17 membres de l'ONG tués travaillaient dans la ville de Muttur à la réhabilitation après le tsunami de la fin 2004, notamment par l'intermédiaire d'un programme sur l'eau et l'assainissement.
Lundi, deux nouveaux corps de membres de l'ONG ont été retrouvés, portant à 17 le nombre de victimes. Les deux hommes dont les corps ont été retrouvés lundi se trouvaient à bord d'une voiture. Ils auraient été tués alors qu'ils tentaient de fuir le siège local de l'organisation. Les LTTE ont accusé les militaires d'être responsables de ces morts. L'armée, qui a par ailleurs accusé les Tigres d'avoir tué plus de 100 civils, a réfuté ces accusations. "Nous n'avions pas d'hommes dans la zone au moment où ils sont supposés avoir été tués", a déclaré son porte-parole Upali Rajapakse. (avec AP)
© Le Nouvel Observateur

Les 17 humanitaires tués par balles, ACF suspend son action

Par D.H. avec AFP
Action contre la faim a confirmé mardi que ses 17 humanitaires tamouls retrouvés morts à Muttur ont été tués par balles. L'organisation française a décidé de suspendre "pour l'instant" son activité au Sri Lanka.
Créé le 08 août 2006
Mis à jour le 08 août 2006 à 16h18

Ils ont été exécutés d'une balle dans la tête, même pas dans une embuscade. L'autopsie des corps des 17 employés tamouls d'Action contre la Faim retrouvés morts à Muttur dans le nord-est du Sri Lanka (15 vendredi et 2 autres lundi) l'a confirmé, a annoncé mardi ACF.

Même si la manière dont leurs collègues ont retrouvé les corps de ces 13 hommes et 4 femmes ne laissait que peu de doute : gisant au sol faces contre terre dans le bureau de l'agence de l'ONG.
Cette dernière a dépêché une équipe sur place lundi, malgré les combats qui font rage dans la zone, pour officialiser le bilan et récupérer les corps. Ils ont ainsi pu être ramenés à l'hôpital de Trincomalee, à une dizaine de kilomètres de là.

ACF suspend "pour l'instant" son action

La directrice des ressources humaines d'ACF est déjà sur place. Et le directeur général d'ACF, Benoît Miribel, doit se rendre au Sri Lanka mercredi pour assister aux cérémonies de deuil de ces 17 personnes âgées de 23 à 54 ans. Il entend également insister encore pour qu'une enquête indépendante soit diligentée.

ACF a par ailleurs annoncé lundi qu'elle allait suspendre "pour l'instant" ses actions humanitaires et réexaminer sa présence dans ce pays, où elle est présente depuis 10 ans. L'organisation compte 224 employés sri-lankais et une quinzaine d'expatriés.
Elle intervient auprès d'un millier de familles pour favoriser de meilleures conditions d'hygiène et l'accès à l'eau potable, après le tsunami de décembre 2004, notamment à Muttur, théâtre de violents combats entre l'armée et les Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE) qui ont fait plus de 400 morts.
Le site www.tamilnet.com, proche des rebelles tamouls, a imputé ce massacre à l'armée qui accuse les rebelles.
Sri Lanka : ACF va "réexaminer" sa présence

L'organisation non gouvernementale française Action contre la faim (ACF) a annoncé lundi qu'elle allait "réexaminer" sa présence au Sri Lanka après la mort de 15 de ses employés dans le nord-est du pays. Le pays est actuellement proie à de violents combats entre l'armée et les rebelles tamouls.

Créé le 07 août 2006
Mis à jour le 07 août 2006 à 12h11


Quelques heures après la macabre découverte de quinze employés locaux d'Action contre la faim (ACF), retrouvés morts dans le nord-est du Sri Lanka, l'organisation non gouvernementale française a annoncé lundi qu'elle allait "réexaminer" sa présence dans le pays. Le Sri Lanka est actuellement en proie à des violents combats entre l'armée et les rebelles tamouls.
A Paris le directeur général d'ACF Benoît Miribel a déclaré dimanche que la priorité de l'ONG était de "récupérer les corps et déclencher une enquête pour connaître les responsables de ce massacre. Nous avons tenté de voir ce qui se passait dans cette zone mais les militaires ont empêché une de nos équipes d'y entrer".
220 employés, 18 expatriés
"Pour l'instant on ne quitte pas la zone", a ajouté le responsable, qui devait lui-même se rendre lundi à l'ambassade du Sri Lanka à Paris pour que les autorités sri-lankaises ouvrent l'accès à Muttur. Selon le siège d'ACF à Paris, l'organisation compte 220 employés sri-lankais et 18 expatriés, dont une quinzaine sont actuellement déployés dans le port de Trincomalee, situé à une dizaine de kilomètres de Muttur.
Les Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE) ont accusé les forces gouvernementales d'avoir tué les employés d'ACF. L'armée sri-lankaise a réfuté ces accusations. "Nous n'avions pas d'hommes dans la zone au moment où ils sont supposés avoir été tués", a déclaré un porte-parole de l'armée. "Leur bureau ne se trouve pas dans la zone où nous avons mené des attaques à l'artillerie", a-t-il ajouté. Le gouvernement a annoncé qu'il allait ordonner une enquête "indépendante".
425 tués depuis le début des combats
L'armée a de son côté accusé les rebelles d'avoir massacré plus de 100 civils à Muttur. Rebelles et militaires s'affrontent depuis le 26 juillet dans cette région pour le contrôle d'un canal d'irrigation situé non loin de Muttur, en dépit d'une trêve conclue en 2002. Au moins 425 ont été tuées depuis le début de ces combats.
Avec un budget annuel de 2,6 millions d'euros, ACF fournit de l'eau potable aux zones côtières touchées par le tsunami de décembre 2004 et de l'assistance aux milliers de personnes déplacées par le conflit qui a fait plus de 60.000 morts depuis 1972.
D'après AFP

Les corps de 15 humanitaires découverts au Sri Lanka
L'organisation française Action contre la Faim a annoncé dimanche que les corps de quinze de ses employés locaux ont été retrouvés tués à Muttur, dans le nord-est du pays.
Créé le 06 août 2006 Mis à jour le 06 août 2006 à 20h45
Ce sont des humanitaires qui ont fait la macabre découverte. Quinze employés locaux de l'organisation non gouvernementale française Action contre la faim (ACF) ont été retrouvés abattus à Muttur, dans le nord-est du Sri Lanka, a annoncé dimanche le responsable regroupant les agences humanitaires dans le pays.
L'information a été confirmée dans la soirée par le directeur général d'ACF, Benoît Miribel, qui parle de "massacres de plusieurs dizaines de civils au Sri Lanka", dans lesquels figure cette équipe de locaux d'ACF. Il a réclamé une enquête pour connaître les responsables et affirmé que "pour l'instant", ACF n'allait pas quitter la zone, où travaillent 220 Sri-Lankais et 18 expatriés pour l'organisation.
Zone en plein combats
L'organisation française, comme toutes les organisations humanitaires, "n'a plus accès à cette zone depuis jeudi et nous n'avions plus de contact radio depuis vendredi." C'est pourquoi ACF avait décidé d'envoyer une autre équipe vérifier ce qui se passait.
"Nous ignorons comment ils sont morts et quand cela s'est produit", a expliqué le responsable au Sri Lanka. Mais les corps de ces onze hommes et quatre femmes, qui portaient tous des Tee-shirts avec le sigle de l'ACF, ont été trouvés, au sol, faces contre terre, dans le bureau de l'agence.
Muttur est l'épicentre des combats qui font rage depuis le 26 juillet entre les rebelles tamouls et l'armée et qui ont déjà tué 425 personnes. Les Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE, mouvement séparatiste tamoul) avaient accusé samedi les forces gouvernementales d'avoir tué 15 civils tamouls travaillant pour des ONG (d'après AFP).
(Photo TF1-LCI - archives)


Sri Lanka: 15 employés humanitaires tués
Publié le 07/08 à 10:42
Quinze travailleurs humanitaires locaux d'une organisation humanitaire française ont été découverts morts au Sri Lanka



Les Sri Lankais, qui oeuvraient pour l'organisation non-gouvernementale française Action contre la faim (ACF), ont été abattus dimanche à Muttur, où les combats entre des rebelles tamouls et l'armée sri lankaise font rage depuis le 26 juillet.
Les travailleurs humanitaires assistaient des familles affectées par le tsunami de 2004.

La plupart des victimes ont été tuées d'une balle dans la tête. Elles ont été identifiées grâce aux T-shirts qu'elles portaient, aux couleurs de l'ONG.
"Nous avions une équipe, qui en apprenant que leurs collègues avaient été attaqués, s'est rendue dans le bureau de Muttur", a déclaré Jeevan Thiagarajah, directeur exécutif du Consortium pour les agences humanitaires, qui regroupe les différentes ONG représentées dans le pays. C'est alors que la macabre découverte a été faite.

Jusque-là, les combats avaient empêché les organisations humanitaires d'accéder au secteur de Muttur.Les Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE, mouvement séparatiste tamoul) et les forces gouvernementales se renvoient mutuellement la responsabilité de cette tuerie.
Le blocage d'un canal est à l'origine des combats qui ont éclaté il y a une douzaine de jours, et qui constituent la plus grave violation du cessez-le-feu signé en 2002.
Une médiation norvégienne tente de mettre fin à cette crise.

Poursuite des violences au Sri-Lanka

COLOMBO - Les corps de 15 employés locaux de l'ONG française Action contre la faim ont été découverts tués dans la ville de Muttur, au nord-est du Sri Lanka. La région est en proie à des violences entre l'armée et les rebelles tamouls depuis plusieurs jours.Les corps de onze hommes et de quatre femmes, qui portaient tous des Tee-shirts avec le sigle de l'ACF, ont été découverts face contre terre dans leur bureau à Muttur, a indiqué le responsable de l'organisation regroupant les agences humanitaires dans le pays.
"Nous ignorons comment ils sont morts et quand cela s'est produit", a ajouté le responsable.

"Notre équipe s'est rendue à Muttur ce matin et a découvert les corps."Les Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE, mouvement séparatiste tamoul) avaient accusé samedi les forces gouvernementales d'avoir tué 15 civils tamouls travaillant pour des ONG.
Des diplomates français à Colombo ont pour leur part exclu la possibilité qu'un Français figure parmi les morts, soulignant qu'il n'y avait aucun travailleur humanitaire français dans la région de Trincomalee.
Les combats avaient jusqu'à présent empêché les organisations humanitaire d'accéder au secteur de Muttur. Le gouvernement srilankais n'a quant à lui pas fait dans l'immédiat de commentaire sur le sort des quinze employés d'ACF.
ACF est l'une des nombreuses organisations humanitaires présentes au Sri Lanka depuis le tsunami qui a dévasté en décembre 2004 les côtes de l'île faisant quelque 31'000 morts.
La région de Muttur a été le théâtre de violents combats entre les rebelles tamouls et l'armée gouvernementale qui a lancé le 26 juillet une offensive pour prendre le contrôle d'un canal d'irrigation stratégique. Les forces gouvernementales ont affirmé avoir pris totalement le contrôle de Muttur au cours du week-end.
Selon un bilan officiel, au moins 425 personnes ont été tuées. Le ministère de la Défense a en outre accusé les rebelles tamouls d'avoir tué une centaine de civils, des allégations rejetées par les Tigres.

COMMUNIQUE ACTION CONTRE LA FAIM en date du 04/08/2006

Sri Lanka : Recrudescence des combats : l’accès à de nombreuses populations totalement coupé
04/08/2006

Pour Action contre la Faim, un nouveau pas vient d'être franchi vers la reprise du conflit qui oppose les tigres Tamouls et l'armée Sri Lankaise. L'intensification des hostilités rend de plus en plus difficile voire impossible l'accès aux populations déjà vulnérabilisées par les violences.
Les violations du cessez-le-feu se multiplient.

Depuis 1 semaine, des combats d'une grande intensité se déroulent sur la côte est et ont abouti notamment à la prise du port de la ville de Muttur par les Tigres tamouls. Plus au sud dans le district de Batticaloa, l'aviation cinghalaise a pour la première fois bombardé les positions des « tigres tamouls » qui ont immédiatement répliqué par des tirs de roquettes. Cette escalade de violences laisse de moins en moins d'espoir pour un retour à la paix au Sri Lanka.

L'insécurité croissante va encore réduire l'accès aux populations
Les combats sur la ville de Muttur (district de Trincomale) -qui se poursuivent depuis plusieurs jours- ont conduit les équipes d'Action contre la Faim y intervenant à cesser toute activité.





Nous sommes sans nouvelles depuis ce matin 7h00 (heure française) d’une équipe d’employés Sri Lankais d’Action contre la Faim. Ils étaient depuis ce jeudi « bloqués » sur la base de Muttur, dans l’incapacité d’évacuer la ville par la route ou par tout autre moyen.





Dans cette zone, Action contre la Faim intervient auprès de 1000 familles pour favoriser de meilleures conditions d'hygiène et l'accès à l'eau potable. Cette intervention d'urgence avait été mise en place pour venir en aide aux personnes déplacées suite aux tensions interethniques et à la reprise des combats survenues en Avril et Mai derniers.

D'autres programmes liés à la relance agricole et d'autres activités économiques étaient également mis en place pour répondre aux besoins des victimes du tsunami de décembre 2004.
Alors que l'accès à l'eau et à la nourriture est déjà difficile pour les populations de la côte est du Sri Lanka, Action contre la Faim s'inquiète de devoir ralentir voire stopper ses programmes suite aux contraintes croissantes de sécurité. L’accès à de nombreuses populations déplacées ou restées notamment à Muttur est totalement coupé.

L’association redoute de nouveaux déplacements de populations fuyant les zones de combats et l’augmentation des besoins humanitaires dans cette zone.




Sri Lanka 8.08.2006
Guerre et crise humanitaire : la presse empêchée de travailler

Reporters sans frontières entend saisir la Mission internationale de surveillance pour qu’elle facilite le travail des journalistes dans les régions touchées par le conflit, et plus particulièrement à Muttur (Nord-Est). L’organisation déplore que les deux parties, le gouvernement et le Liberation Tigers of Tamil Eelam (LTTE), ne garantissent pas un accès des zones de conflits à la presse nationale et internationale.
« Nous sommes conscients que certaines régions du pays sont devenues très dangereuses du fait des combats, mais cela ne peut en aucun cas être un argument des autorités ou du LTTE pour interdire à la presse de se déplacer et d’enquêter sur la situation réelle dans l’Est et le Nord », a déclaré Reporters sans frontières.
« Alors que les victimes civiles se comptent par centaines, il est impératif que les deux parties laissent les humanitaires et les reporters travailler sans entraves dans les régions affectées. Il est urgent que l’on sache ce qui s’est passé à Muttur et dans les autres zones touchées par les affrontements », a ajouté l’organisation.
Depuis le début des combats dans la région de Trincomalee, plusieurs journalistes sri lankais et étrangers se sont vus refuser par l’armée sri lankaise l’accès à des villes stratégiques, notamment Muttur. Par ailleurs, l’armée bloque les accès aux zones contrôlées par le LTTE. Il est de fait impossible de s’y rendre par voie terrestre. Les séparatistes tamouls n’ont montré aucune volonté de permettre aux journalistes indépendants de couvrir le conflit depuis les zones sous leur contrôle. Et pendant leur offensive sur Muttur - ville à majorité musulmane - ils ont refusé l’accès à la presse et aux humanitaires.
Le 7 août, un groupe de journalistes, incluant notamment une équipe de la BBC, s’est vu refuser par l’armée l’accès à Muttur. C’est dans cette ville que 17 employés tamouls de l’ONG française Action contre la Faim ont été assassinés le samedi 5 août. Le gouvernement et le LTTE se rejettent mutuellement la responsabilité de ce massacre.
« La présence de très nombreux barrages de l’armée nous empêchent d’accéder à des zones pourtant loin des combats. Nous avons eu, après quelques jours, des autorisations officielles, mais sur le terrain, cela ne nous permet pas d’aller partout », témoigne une envoyée spéciale d’un média étranger. Tous les journalistes sur le terrain s’accordent à dire que les restrictions rendent très difficile la couverture du conflit et l’accès aux victimes.
La marine sri lankaise avait conduit, sous escorte, des journalistes à Muttur, le 5 août, depuis Trincomalee. Après l’annonce du LTTE, la veille au soir, de son retrait de la ville, les troupes gouvernementales avaient progressivement repris le contrôle de cette localité.
« Nous vivons dans la peur. (...) Notre devoir est d’informer, mais nous le faisons au péril de nos vies. (...) Toutes les restrictions qui nous sont imposées, nous privent d’un accès aux victimes de cette guerre », a expliqué au téléphone un journaliste basé à Trincomalee.
Reporters sans frontières est extrêmement préoccupée par le sort des correspondants tamouls, musulmans et cingalais basés dans la région de Trincomalee. « Les combats mais également les assassinats ciblés les placent dans une situation très périlleuse. Encore une fois, c’est le droit à l’information qui est bafoué », a ajouté Reporters sans frontières.
L’organisation rappelle que le 24 janvier 2006, Subramaniyam Sugirdharajan, 35 ans, correspondant du quotidien en langue tamoul Sudar Oli à Trincomalee, a été assassiné. La veille de sa mort, le journaliste avait rédigé un article sur les exactions des groupes paramilitaires tamouls. Malgré les promesses, l’enquête officielle sur ce meurtre est restée lettre morte.



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