Coupe du monde et monde humanitaire
Le 16/07/06
Coucou mes petits loups,
Cette lettre sera sans doute la dernière avant mon break en France dans une dizaine de jours tout juste. J’ai vraiment hâte de rentrer et de souffler un peu parce que cela n’en a pas l’air mais je travaille beaucoup. A titre d’exemple, vendredi dernier, jour de la fête nationale en France, je demande à mon staff pourquoi à leur avis, aujourd’hui c’est un jour important pour moi. Leur réponse ? « Well it is the day of the reports and you are waiting for them, Audrey ». No comment…
Sinon aujourd’hui, je vais principalement vous parler de la coupe du monde et de cette expérience que j’ai vécue à savoir suivre un évènement d’ampleur mondial en tant qu’expatriée. La France est en finale, là je n’ai plus d’excuse, je me dois de voir la finale en entier. Heureusement le week-end dernier, ici au Sri Lanka, c’était Poya day, autrement dit la pleine lune et chaque pleine lune ici est fériée donc cela tombait bien, on pouvait voir le match le dimanche soir sans se soucier d’aller au boulot le lendemain. La finale sera projetée dans la maison de la croix rouge italienne et dès le samedi, la tension monte, les français cherchent des compatriotes pour faire face à la communauté italienne et les italiens nous taquinent déjà sur le résultat.
Dimanche soir arrive, pour nous ici, le match ne commencera pas avant 23h30 mais cela ne nous empêche pas déjà de faire la fête ensemble. Le frigo est plein de bières, le buffet regorge de pasta pesto et les drapeaux italiens finissent de décorer la maison. Quant à nous les français, à grand renfort de power point, on projette sur le mur, via le retro projecteur, des énormes « Allez les bleus ». Un expatrié américain arrive sur ces entrefaites avec un tee-shirt sur lequel on peut lire devant « come on France, Yeah » et sur le dos « come on Italy, Yeah ». Il a bien sûr saisi l’occasion pour que chaque fille de chaque nationalité en jeu ce soir là, lui dédicace son tee-shirt…
L’heure du match arrive enfin, d’un côté de la pièce, les italiens, de l’autre les français et les autres nationalités sont au milieu (en médiateur ?). Le moment des hymnes commence, les italiens se lèvent la main sur le cœur et chantent à tue tête leur hymne. Vous pensez bien que nous français, nous ne pouvions pas rester sans en faire de même… et voilà votre bibi nationale, prise dans un élan patriotique à deux sous, la main sur son cœur, essayant tant bien que mal de chantonner la Marseillaise (et là, je me suis honteusement rendue compte que je ne connaissais pas les paroles…). Le match commence, 7éme minute, Zizou marque son penalty, les italiens râlent… 19éme minute, égalisation des italiens, la douce folie s’installe entre les deux camps, le match s’annonce plus serré que prévu… pendant la mi-temps, les pronostics vont bon train et tout est bon pour se taquiner entre les deux camps. La suite, vous la connaissez, Zidane il a tapé (comme le dit la chanson) et Barthez n’a rien arrêté. Les italiens sont sacrés champions du monde et là, dans l’euphorie totale, ils se précipitent dans les bras des français, nous embrassent comme du bon pain, hurlent leur joie. On ne peut que se laisser se prendre dans l’ambiance et aller congratuler nos amis de terrain pour la performance de leur équipe. Il y a bien sûr cet expatrié italien, un peu ivre, qui a tenté de s’en prendre aux français méchamment mais il a très vite été arrêté dans son élan par tout le monde, non, le coup de boule de Zidane est assez moche comme ça, n’allons pas dans cette petite ville de Batticaloa, faire de même et déclarer la guerre. L’heure est à la fête. Je vais voir mon chef de mission (italien) et je le félicite, il me prend dans les bras avec un sourire de bienheureux. D’ailleurs, le lendemain, il a convié ses filles de l’équipe (toutes françaises) pour un dîner, histoire de. Gambas grillées et poissons, il s’est plié en quatre pour nous faire oublier que la France a perdu.
Voilà, comment sur cette île qu’est le Sri Lanka, une poignée d’expatriés, sur la petite ville de Batticaloa, a vécu cette finale de coupe du monde.
Depuis, nous avons reçu via mail la chanson du coup de boule, alors à la séance ciné de vendredi soir, c’était plus fort, un expatrié l’a mise à fond et encore une fois, italiens et français se sont retrouvés pour un moment de délire bon enfant. Les italiens nous ont remerciés pour notre fairplay ici sur le terrain, à savoir qu’ils ont été touchés que nous soyons allés les féliciter, et partager avec eux leur joie. Mais de vous à moi, je ne suis pas très branchée football et puis comme le soulignait Coubertin : l’important est de participer…
Voilà mes petits loups, j’ai encore une dernière semaine de folie avant de partir, comprenant un déménagement dans ma nouvelle maison, aider le photographe a bien boucler sa mission parmi nous et anticiper la deuxième partie de l’étude qui aura lieu en Août.
Je vous embrasse tous très fort
Audrey
Coucou mes petits loups,
Cette lettre sera sans doute la dernière avant mon break en France dans une dizaine de jours tout juste. J’ai vraiment hâte de rentrer et de souffler un peu parce que cela n’en a pas l’air mais je travaille beaucoup. A titre d’exemple, vendredi dernier, jour de la fête nationale en France, je demande à mon staff pourquoi à leur avis, aujourd’hui c’est un jour important pour moi. Leur réponse ? « Well it is the day of the reports and you are waiting for them, Audrey ». No comment…
Sinon aujourd’hui, je vais principalement vous parler de la coupe du monde et de cette expérience que j’ai vécue à savoir suivre un évènement d’ampleur mondial en tant qu’expatriée. La France est en finale, là je n’ai plus d’excuse, je me dois de voir la finale en entier. Heureusement le week-end dernier, ici au Sri Lanka, c’était Poya day, autrement dit la pleine lune et chaque pleine lune ici est fériée donc cela tombait bien, on pouvait voir le match le dimanche soir sans se soucier d’aller au boulot le lendemain. La finale sera projetée dans la maison de la croix rouge italienne et dès le samedi, la tension monte, les français cherchent des compatriotes pour faire face à la communauté italienne et les italiens nous taquinent déjà sur le résultat.
Dimanche soir arrive, pour nous ici, le match ne commencera pas avant 23h30 mais cela ne nous empêche pas déjà de faire la fête ensemble. Le frigo est plein de bières, le buffet regorge de pasta pesto et les drapeaux italiens finissent de décorer la maison. Quant à nous les français, à grand renfort de power point, on projette sur le mur, via le retro projecteur, des énormes « Allez les bleus ». Un expatrié américain arrive sur ces entrefaites avec un tee-shirt sur lequel on peut lire devant « come on France, Yeah » et sur le dos « come on Italy, Yeah ». Il a bien sûr saisi l’occasion pour que chaque fille de chaque nationalité en jeu ce soir là, lui dédicace son tee-shirt…
L’heure du match arrive enfin, d’un côté de la pièce, les italiens, de l’autre les français et les autres nationalités sont au milieu (en médiateur ?). Le moment des hymnes commence, les italiens se lèvent la main sur le cœur et chantent à tue tête leur hymne. Vous pensez bien que nous français, nous ne pouvions pas rester sans en faire de même… et voilà votre bibi nationale, prise dans un élan patriotique à deux sous, la main sur son cœur, essayant tant bien que mal de chantonner la Marseillaise (et là, je me suis honteusement rendue compte que je ne connaissais pas les paroles…). Le match commence, 7éme minute, Zizou marque son penalty, les italiens râlent… 19éme minute, égalisation des italiens, la douce folie s’installe entre les deux camps, le match s’annonce plus serré que prévu… pendant la mi-temps, les pronostics vont bon train et tout est bon pour se taquiner entre les deux camps. La suite, vous la connaissez, Zidane il a tapé (comme le dit la chanson) et Barthez n’a rien arrêté. Les italiens sont sacrés champions du monde et là, dans l’euphorie totale, ils se précipitent dans les bras des français, nous embrassent comme du bon pain, hurlent leur joie. On ne peut que se laisser se prendre dans l’ambiance et aller congratuler nos amis de terrain pour la performance de leur équipe. Il y a bien sûr cet expatrié italien, un peu ivre, qui a tenté de s’en prendre aux français méchamment mais il a très vite été arrêté dans son élan par tout le monde, non, le coup de boule de Zidane est assez moche comme ça, n’allons pas dans cette petite ville de Batticaloa, faire de même et déclarer la guerre. L’heure est à la fête. Je vais voir mon chef de mission (italien) et je le félicite, il me prend dans les bras avec un sourire de bienheureux. D’ailleurs, le lendemain, il a convié ses filles de l’équipe (toutes françaises) pour un dîner, histoire de. Gambas grillées et poissons, il s’est plié en quatre pour nous faire oublier que la France a perdu.
Voilà, comment sur cette île qu’est le Sri Lanka, une poignée d’expatriés, sur la petite ville de Batticaloa, a vécu cette finale de coupe du monde.
Depuis, nous avons reçu via mail la chanson du coup de boule, alors à la séance ciné de vendredi soir, c’était plus fort, un expatrié l’a mise à fond et encore une fois, italiens et français se sont retrouvés pour un moment de délire bon enfant. Les italiens nous ont remerciés pour notre fairplay ici sur le terrain, à savoir qu’ils ont été touchés que nous soyons allés les féliciter, et partager avec eux leur joie. Mais de vous à moi, je ne suis pas très branchée football et puis comme le soulignait Coubertin : l’important est de participer…
Voilà mes petits loups, j’ai encore une dernière semaine de folie avant de partir, comprenant un déménagement dans ma nouvelle maison, aider le photographe a bien boucler sa mission parmi nous et anticiper la deuxième partie de l’étude qui aura lieu en Août.
Je vous embrasse tous très fort
Audrey
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