21 mars au 26 mars 2006
et oups, pardon pour le retard mais la semaine est un peu speed, je vous ferai bien sûr un rapport détaillé de tt ça.
21/03/06
Chers tous
Une toute première lettre pour vous dire que je suis bien arrivée au Sri Lanka et comme vous avez pu le suivre, ce n’était pas gagné. Je suis encore un peu sous le décalage horaire, accentué par le fait qu’il fait très chaud et moite et donc j’ai encore un peu de mal à trouver le sommeil. Mais je me dis que ce n’est qu’une question de jours et hop, votre bibi national sera fin prête pour gravir des collines.
Je suis sûre que vous attendez avec impatience les premières impressions de mon nouveau pays d’adoption. Mais à vrai dire, en dehors d’intenses heures de passation de programme et de rencontre avec une bonne trentaine de personnes, je n’ai pas encore vu grand-chose de la vie quotidienne ici. Alors je vais plutôt vous conter basiquement mon voyage et mes premières heures sur Batticaloa.
Je suis donc bien partie, à l’heure et sans difficultés en ce samedi ensoleillé et hivernal et après quatre heures d’attente (j’ai eu largement le temps de visiter en toute quiétude la zone fumeur de la zone de transit et les toilettes, après plusieurs litres de café et de thé), j’entame mes dernières heures de vol en direction de Colombo. Et quelle ne fut pas ma surprise (agréable somme toute) que d’atterrir sur cette île au petit matin par une douce température de 22° degrés (alors que j’avais quitté une France flirtant avec le zéro). Hop, ni une ni deux, je suis récupérée par une expatriée de TDH et hop, nous sautons dans la voiture pour une traversée de l’île de plusieurs heures. J’ai bien essayé de dormir mais les routes sont assez chaotiques. Donc après une quasi nuit blanche et un voyage sans fin vers de nouveaux horizons, je n’étais pas des plus fraîches pour faire la tournée des grands ducs (comme on dit par chez vous) mais je suis quand même allée rencontrer les autres expatriés de TDH.
Les autres expatriés ? Quoi cela sous entend que vous ne vivez pas tous au même endroit ? Et bien non, rien que sur Batticaloa, il y a trois maisons d’expatriés : une pour le chef de mission, une pour la responsable du programme développement et enfin une pour les expatriés du programme urgence (mon nouveaux chez moi donc). Je retrouve un peu l’organisation que je pouvais avoir en Thaïlande.
Le 26/03/06
Petite minute « rassurons maman » : je vis dans un appartement très vaste pour deux et assez frais compte tenu de la chaleur ambiante. La décoration et le mobilier sont assez spartiates mais j’ai déjà repéré une boutique de tissus en ville soutenue par une organisation pour handicapés. Donc j’irai faire mes petites emplettes là-bas et m’adonner à quelques ajustements côté rideaux et coussins. Et en termes de repères, j’ai trouvé du Nutella ! Ensuite on peut acheter des DVD pour deux dollars sur Colombo donc je vais avoir la possibilité aussi de me faire des plaisirs films.
Mais parlons un peu plus de ma première et intense semaine sur le terrain. J’ai attaqué fort ma passation dès le lundi matin par une réunion de coordination et ensuite, la responsable programme pour le psychosocial, basée sur Ampara est venue pour un meeting l’après midi afin que nous puissions préparer ensemble la venue du siège et amorcer la discussion en ce qui concerne la suite du programme. Je vais vous expliquer : la cellule urgence chez TDH est toute jeune comparée à leur cellule développement. En termes d’urgence, quand TDH (mon employeur) ouvre un programme, il dure 24 mois (avec passation à la communauté à la fin). Ici au Sri Lanka, la situation est un tout petit peu différente dans la mesure où il existait déjà un programme développement avant le tsunami (qui continue toujours) sur lequel est venu se greffer le programme urgence (pour une durée de 24 mois en théorie). Donc nous sommes actuellement à un tournant car le programme urgence a déjà un an et il va falloir rapidement se positionner sur la suite, sachant que les fonds attribués au tsunami sont conséquents ! Il s’agit pour nous de savoir si on étend encore d’une année (en plus de celle là et qui serait uniquement tournée vers la passation) ou si on entame dès maintenant la passation. Alors histoire de faire simple, nous allons quand même nous séparer de certains centres cette année soutenus par des partenaires locaux. En fait pour ces centres, ils étaient en cours de passation avec le programme développement quand le tsunami a eu lieu et nous les avons juste repris sous le programme urgence pour les aider à les reconstruire et les relancer post-tsunami. Donc en fait, la vraie question qui se pose concerne plus les centres TDH uniquement. Manifestement sur le terrain, les équipes pensent qu’il serait encore trop tôt pour les lâcher et les rendre autonomes (même si on les aide). Donc il s’agit plus de savoir si on repart pour un an supplémentaire sous le programme urgence, si on transfert le programme au développement, etc. et cela va être discuté cette semaine avec la venue du siège sur le terrain. Cela va donc définitivement définir mes prochains mois de travail en termes d’objectifs et d’orientation de programme. Et moi, votre bibi nationale, j’essaye d’intégrer tout ça en plus de la passation avec la coordinatrice que je vais remplacer sur les affaires courantes (ce qui n’est déjà pas simple). S’ajoute là-dessus, la venue de la responsable « sport et jeu » du siège parce qu’il est question, avec l’aide de sport sans frontières (tiens, je ne savais pas qu’ils existaient) de former les équipes psychosociales (développement et urgence) aux techniques du jeu et du sport dans une approche groupale et participative.
J’ai réalisé que je ne serai plus en contact direct avec les enfants mais curieusement cela ne me gène pas trop. En effet, je suis allée sur les centres cette semaine pour voir un peu à quoi cela pouvait bien ressembler. Ce sont de vrais centres d’animation comme je rêvais d’en voir sur le terrain, avec un personnel local performant qui n’a besoin que de support et de training. Ils sont proches des enfants et ces petits choux évoluent dans un cadre sain et sécurisé. Je suis assez contente pour une première approche de la qualité du travail mise en place. Et je ne suis pas sûre, sans connaître la langue, d’être capable de faire aussi bien qu’eux. Donc il me convient parfaitement de rester en retrait pour les aider et les soutenir. Quand je me suis rendue sur les centres cette semaine, il y avait une inauguration (même si le centre a ouvert depuis plus longtemps, il n’y avait pas encore eu de cérémonie d’ouverture). Lorsque nous sommes arrivés sur le centre, les enfants nous ont fait une haie d’honneur au bout de laquelle d’autres enfants nous attendaient avec des colliers de fleurs fraîches et ensuite, on nous a mis sur le front une sorte de mixture (pour faire le point entre les deux yeux). Les discours ont commencé avec l’allumage d’une sorte d’énorme porte encens. De ce que j’en ai compris, c’est pour rassembler tout le monde, toute race, religion confondues. Alors le maître de cérémonie appelle les personnes importantes dans l’assistance et elles viennent une à une allumer cet immense candélabre. Bien sûr, votre bibi a été identifié comme personne importante et il a fallu que je me lève devant deux cents personnes (adultes et enfants) pour me plier au rituel. J’ai été aussi plus qu’invitée à faire un discours devant toute cette assemblée. Là, les enfants sont venus sur scène faire un petit spectacle de danse et de chant. C’était super chouette, j’ai adoré ! Deux jours plus tard, ce fut une rencontre sportive entre deux centres et j’ai dû jouer à la chaise musicale et faire une course en plein cagna mais encore une fois, ils n’ont pas eu trop à me forcer et je me suis faite un gros plaisir à ce moment-là. Vendredi, nous avions notre « general meeting » avec tout le staff TDH, expatriés et locaux, soit près de deux cents personnes rassemblées pour faire un point sur les programmes psychosociaux urgence, développement et sur le programme d’eau et d’assainissement. Cela m’a donné l’occasion de rencontrer l’ensemble des équipes mais je suis encore incapable de reconnaître qui que ce soit.
Hier samedi, nous sommes allés manger chez le responsable de programme psychosocial pour Batticaloa, qui est marié avec une sri lankaise et qui a un petit bébé et nous avons fini la journée par jouer au loup-garou (ce qui doit rappeler des soirées à certains d’entre vous).
Voilà pour ma première semaine sur le terrain. Là je m’en vais faire un petit tour sur la plage avant de me rendre en ce dimanche après midi à un meeting (pas de repos pour les braves).
Donc je vais vous laisser pour me préparer non sans vous faire de gros bisous.
Prenez soin de vous.
Audrey
21/03/06
Chers tous
Une toute première lettre pour vous dire que je suis bien arrivée au Sri Lanka et comme vous avez pu le suivre, ce n’était pas gagné. Je suis encore un peu sous le décalage horaire, accentué par le fait qu’il fait très chaud et moite et donc j’ai encore un peu de mal à trouver le sommeil. Mais je me dis que ce n’est qu’une question de jours et hop, votre bibi national sera fin prête pour gravir des collines.
Je suis sûre que vous attendez avec impatience les premières impressions de mon nouveau pays d’adoption. Mais à vrai dire, en dehors d’intenses heures de passation de programme et de rencontre avec une bonne trentaine de personnes, je n’ai pas encore vu grand-chose de la vie quotidienne ici. Alors je vais plutôt vous conter basiquement mon voyage et mes premières heures sur Batticaloa.
Je suis donc bien partie, à l’heure et sans difficultés en ce samedi ensoleillé et hivernal et après quatre heures d’attente (j’ai eu largement le temps de visiter en toute quiétude la zone fumeur de la zone de transit et les toilettes, après plusieurs litres de café et de thé), j’entame mes dernières heures de vol en direction de Colombo. Et quelle ne fut pas ma surprise (agréable somme toute) que d’atterrir sur cette île au petit matin par une douce température de 22° degrés (alors que j’avais quitté une France flirtant avec le zéro). Hop, ni une ni deux, je suis récupérée par une expatriée de TDH et hop, nous sautons dans la voiture pour une traversée de l’île de plusieurs heures. J’ai bien essayé de dormir mais les routes sont assez chaotiques. Donc après une quasi nuit blanche et un voyage sans fin vers de nouveaux horizons, je n’étais pas des plus fraîches pour faire la tournée des grands ducs (comme on dit par chez vous) mais je suis quand même allée rencontrer les autres expatriés de TDH.
Les autres expatriés ? Quoi cela sous entend que vous ne vivez pas tous au même endroit ? Et bien non, rien que sur Batticaloa, il y a trois maisons d’expatriés : une pour le chef de mission, une pour la responsable du programme développement et enfin une pour les expatriés du programme urgence (mon nouveaux chez moi donc). Je retrouve un peu l’organisation que je pouvais avoir en Thaïlande.
Le 26/03/06
Petite minute « rassurons maman » : je vis dans un appartement très vaste pour deux et assez frais compte tenu de la chaleur ambiante. La décoration et le mobilier sont assez spartiates mais j’ai déjà repéré une boutique de tissus en ville soutenue par une organisation pour handicapés. Donc j’irai faire mes petites emplettes là-bas et m’adonner à quelques ajustements côté rideaux et coussins. Et en termes de repères, j’ai trouvé du Nutella ! Ensuite on peut acheter des DVD pour deux dollars sur Colombo donc je vais avoir la possibilité aussi de me faire des plaisirs films.
Mais parlons un peu plus de ma première et intense semaine sur le terrain. J’ai attaqué fort ma passation dès le lundi matin par une réunion de coordination et ensuite, la responsable programme pour le psychosocial, basée sur Ampara est venue pour un meeting l’après midi afin que nous puissions préparer ensemble la venue du siège et amorcer la discussion en ce qui concerne la suite du programme. Je vais vous expliquer : la cellule urgence chez TDH est toute jeune comparée à leur cellule développement. En termes d’urgence, quand TDH (mon employeur) ouvre un programme, il dure 24 mois (avec passation à la communauté à la fin). Ici au Sri Lanka, la situation est un tout petit peu différente dans la mesure où il existait déjà un programme développement avant le tsunami (qui continue toujours) sur lequel est venu se greffer le programme urgence (pour une durée de 24 mois en théorie). Donc nous sommes actuellement à un tournant car le programme urgence a déjà un an et il va falloir rapidement se positionner sur la suite, sachant que les fonds attribués au tsunami sont conséquents ! Il s’agit pour nous de savoir si on étend encore d’une année (en plus de celle là et qui serait uniquement tournée vers la passation) ou si on entame dès maintenant la passation. Alors histoire de faire simple, nous allons quand même nous séparer de certains centres cette année soutenus par des partenaires locaux. En fait pour ces centres, ils étaient en cours de passation avec le programme développement quand le tsunami a eu lieu et nous les avons juste repris sous le programme urgence pour les aider à les reconstruire et les relancer post-tsunami. Donc en fait, la vraie question qui se pose concerne plus les centres TDH uniquement. Manifestement sur le terrain, les équipes pensent qu’il serait encore trop tôt pour les lâcher et les rendre autonomes (même si on les aide). Donc il s’agit plus de savoir si on repart pour un an supplémentaire sous le programme urgence, si on transfert le programme au développement, etc. et cela va être discuté cette semaine avec la venue du siège sur le terrain. Cela va donc définitivement définir mes prochains mois de travail en termes d’objectifs et d’orientation de programme. Et moi, votre bibi nationale, j’essaye d’intégrer tout ça en plus de la passation avec la coordinatrice que je vais remplacer sur les affaires courantes (ce qui n’est déjà pas simple). S’ajoute là-dessus, la venue de la responsable « sport et jeu » du siège parce qu’il est question, avec l’aide de sport sans frontières (tiens, je ne savais pas qu’ils existaient) de former les équipes psychosociales (développement et urgence) aux techniques du jeu et du sport dans une approche groupale et participative.
J’ai réalisé que je ne serai plus en contact direct avec les enfants mais curieusement cela ne me gène pas trop. En effet, je suis allée sur les centres cette semaine pour voir un peu à quoi cela pouvait bien ressembler. Ce sont de vrais centres d’animation comme je rêvais d’en voir sur le terrain, avec un personnel local performant qui n’a besoin que de support et de training. Ils sont proches des enfants et ces petits choux évoluent dans un cadre sain et sécurisé. Je suis assez contente pour une première approche de la qualité du travail mise en place. Et je ne suis pas sûre, sans connaître la langue, d’être capable de faire aussi bien qu’eux. Donc il me convient parfaitement de rester en retrait pour les aider et les soutenir. Quand je me suis rendue sur les centres cette semaine, il y avait une inauguration (même si le centre a ouvert depuis plus longtemps, il n’y avait pas encore eu de cérémonie d’ouverture). Lorsque nous sommes arrivés sur le centre, les enfants nous ont fait une haie d’honneur au bout de laquelle d’autres enfants nous attendaient avec des colliers de fleurs fraîches et ensuite, on nous a mis sur le front une sorte de mixture (pour faire le point entre les deux yeux). Les discours ont commencé avec l’allumage d’une sorte d’énorme porte encens. De ce que j’en ai compris, c’est pour rassembler tout le monde, toute race, religion confondues. Alors le maître de cérémonie appelle les personnes importantes dans l’assistance et elles viennent une à une allumer cet immense candélabre. Bien sûr, votre bibi a été identifié comme personne importante et il a fallu que je me lève devant deux cents personnes (adultes et enfants) pour me plier au rituel. J’ai été aussi plus qu’invitée à faire un discours devant toute cette assemblée. Là, les enfants sont venus sur scène faire un petit spectacle de danse et de chant. C’était super chouette, j’ai adoré ! Deux jours plus tard, ce fut une rencontre sportive entre deux centres et j’ai dû jouer à la chaise musicale et faire une course en plein cagna mais encore une fois, ils n’ont pas eu trop à me forcer et je me suis faite un gros plaisir à ce moment-là. Vendredi, nous avions notre « general meeting » avec tout le staff TDH, expatriés et locaux, soit près de deux cents personnes rassemblées pour faire un point sur les programmes psychosociaux urgence, développement et sur le programme d’eau et d’assainissement. Cela m’a donné l’occasion de rencontrer l’ensemble des équipes mais je suis encore incapable de reconnaître qui que ce soit.
Hier samedi, nous sommes allés manger chez le responsable de programme psychosocial pour Batticaloa, qui est marié avec une sri lankaise et qui a un petit bébé et nous avons fini la journée par jouer au loup-garou (ce qui doit rappeler des soirées à certains d’entre vous).
Voilà pour ma première semaine sur le terrain. Là je m’en vais faire un petit tour sur la plage avant de me rendre en ce dimanche après midi à un meeting (pas de repos pour les braves).
Donc je vais vous laisser pour me préparer non sans vous faire de gros bisous.
Prenez soin de vous.
Audrey